lundi 29 septembre 2014

Les fruits, symbole du Brésil

Jusqu'à aujourd'hui, en habitant au Brésil, il y a une chose que je trouve fantastique dans ce pays : la diversité des fruits. Des fruits exotiques qui n'arrivent même pas en France. Parfois, nous, les Européens, ne savons même pas de quoi il s'agit. Si ces fruits arrivent jusqu'à nous, ils vont être chers et de mauvaise qualité pour avoir supporté tant de kilomètres de transport.

Personnellement, à Belo Horizonte ou en passant dans d'autres villes, il ne se passe pas un jour sans que je ne prenne un jus de fruits pressé, à n'importe quel coin de rue. Il est très commun pour moi, encore aujourd'hui, d'entrer dans un bar à jus, de regarder la liste des fruits et de ne pas les connaître tous, ou de ne pas m'en rappeler tellement il en existe.

Au-delà de la classique orange que chacun connaît, dont le Brésil produit 80% des exportations mondiales, il y a tout un tas de fruits que j'ai appris à aimer ici. Le Brésil a cette chance d'avoir beaucoup de terres et de cours d'eau, du soleil toute l'année, sans compter la main d'oeuvre pas chère. Au delà de ça, pour les Brésiliens de la côte, prendre une eau de coco est identique à boire un verre de vin pour un Français : la chose la plus normale du monde.

Traditionnelle eau de coco,
sur une plage d'Arraial d'Ajuda, dans le Sud de l'Etat de Bahia

Quand nous sommes de pays froids, nous connaissons tous la banane, la papaye, les fruits de la passion, la goyave, bien répandus en Europe. La banane qui arrive chez nous est la cavendish (connue comme la caturra au Brésil), dans l'immense majorité. Parce que pour nous, Européens, de la banane, c'est de la banane ! Les autres fruits arrivent principalement sous forme de jus en brique. Avoir un arbre avec ce type de fruits dans le jardin en France, même pas en rêve !

Pied de banane, au bord d'un lac articiciel,
à Alfenas, dans le Sud de l'Etat de Minas Gerais
Autre bananier, à Pedra Azul,
Etat de l'Espirito Santo


Etal de bananes d'une petite foire de rue,
Sao Paulo (ville)
Etal de fruits au marché de Sao Paulo (ville)






















Les autres fruits communs au Brésil sont inconnus pour l'Européen en général (malgré la possibilité d'en trouver quelques uns dans certains magasins des grandes villes, il reste difficile d'en trouver) : açaí, guarana, cupuaçu, carambole, grenade, cajou, jaque, graviola, cerise des Antilles, kaki, prune de java, pequi, pitanga, cacao, fruta-do-conde, pitaya, umbu. Je mets ici ceux dont je me rappelle en rédigeant ce post, mais mon cerveau a déjà chauffé... Il y en a beaucoup plus ! Une bonne partie des fruits mentionnés est originaire de régions différentes du Brésil, et n'ont même pas de traduction en français.

Cacao

Fruta-do-conde

Carambole

Cajou

Papaye

Pitaya











Grenade











Je ne parle même pas des légumes au Brésil, dont la variété est aussi dingue que celle des fruits, et présente dans le quotidien des Brésiliens.

Merci à Danilo pour la relecture du portugais !

Source : France 2 - Carnet de voyage - Envoyé spécial du 8 août 2013 - reportage "Jus d'orange, une réalité acide"

Photos : archives personnelles.


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As frutas, a cara do Brasil

Até hoje, morando no Brasil, tem uma coisa que acho fantástica neste país: a diversidade das frutas. Frutas exóticas que nem chegam na França. As vezes, nós Europeus, nem sabemos o que é. Se tivermos, vai ser absurdo de tão caro e de péssima qualidade de ter aguentado tantos quilômetros de transporte.

Pessoalmente, em Belo Horizonte ou passeando em outras cidades, não passa um dia sem eu tomar um suquinho natural na rua, em qualquer esquina. É muito comum pra mim, ainda hoje, entrar numa loja de sucos, olhar para a lista das frutas e não conhecer todas, ou não lembrar do que é de tão numerosas.

Além da clássica laranja que cada um conhece, cujo suco o Brasil produz 80% exportado no mundo, tem um monte de frutas que aprendi a gostar aqui. O Brasil tem a sorte de ter fartura de terra e água, sol o ano inteiro, sem contar com a mão de obra barata. Além disso, para os Brasileiros do litoral, tomar uma água de coco é igual beber uma taça de vinho para o francês: a coisa mais normal do mundo.

Todos nós de países frios conhecemos a banana, a manga, o mamão, o maracujá, a goiaba, generalizados na Europa. A banana que chega lá é a caturra (cavendish ou banana d'água), na imensa maioria. Porque para a gente, na Europa, banana é banana! Os outros frutos chegam principalmente de caixinha. Ter um pé desse tipo de fruto no quintal da casa na França, não dá nem para imaginar!

Os outros frutos comuns no Brasil são desconhecidos para o Europeu em geral (apesar de existirem alguns em certas lojas das grandes cidades, é difícil achar): açaí, guaraná, cupuaçu, carambola, romã, caju, jaca, graviola, acerola, caqui, jabuticaba, pequi, pitanga, cacau, fruta-do-conde, pitaia, umbú. Coloco só aqui os que lembro escrevendo esse post, mas meu cérebro já pifou... Tem muito mais! Boa parte desses frutos mencionados é originária de regiões diferentes do Brasil e nem tem tradução em francês.

Nem falo aqui das verduras no Brasil, cuja a variedade é tão louca como a das frutas, e presente no dia-a-dia do povo brasileiro.

Obrigada Danilo pela releitura do português!

Fonte: France 2 - Carnet de voyage - Envoyé spécial du 8 août 2013 - reportage "Jus d'orange, une réalité acide"

Fotos: arquívos pessoais. 

jeudi 11 septembre 2014

Les 20 trucs que je peux faire en France et que je ne pourrais pas faire au Brésil

1- Me balader tranquillement le soir tard dans les rues, juste pour le plaisir de profiter de la ville la nuit et de ses illuminations, sans trop risquer de me faire braquer (mais plutôt de marcher sur une des nombreuses crottes de chien qui inondent les trottoirs de la capitale française)

Dernières photos prises à Paris,
avant mon départ pour le Brésil début 2013.
Place de la Concorde (à gauche),
et bar L'Impérial Rue de Rivoli (ci-dessus).

2- Etre riche ou pauvre et bénéficier en général du même traitement médical, où qu’il soit : chez le médecin, à la pharmacie, à l’hôpital

3- Rouler sur des routes bien entretenues, et ne pas crever un pneu à cause d’un trou béant sur la chaussée

4- Prendre le bus à un arrêt qui comporte au minimum un plan, les lignes qui passent et les horaires

5- Voir un parti xénophobe et anti-europe gagner de plus en plus de terrain, et penser que l’éducation ne fait parfois pas tout

6- Être un homme et porter une écharpe, même rose, sans nécessairement passer pour un gay

7- Abandonner un pot de sucre ou de miel ouvert sans retrouver quelques heures après une colonie de fourmis. Acheter du sucre en morceaux (au prix du sucre en poudre) et trouver ça normal

8- Prendre le train ou la route à partir de Paris et me retrouver en moins de 2 heures dans un autre pays

9- Descendre une bonne bouteille de vin accompagnée d’un bon plateau de fromages, sans trop penser à la facture. Manger dans un bar à fromages, regarder la carte des fromages sans parfois avoir jamais entendu parler de la moitié

10- Boire seulement une ou deux bières au bar sans avoir à demander la dernière sous le regard halluciné du serveur, mais plutôt faire la tournée des bars

11- Boire un véritable chocolat chaud qui ne soit pas un truc comme du Nesquik

12- Faire des bonhommes de neige coincée à la maison, et appeler mon chef pour lui dire que je ne peux pas venir travailler à cause de la route verglacée

Bonhomme de neige au pied de la Tour Eiffel. Janvier 2013.

13- Sortir avec des potes, garçons ou filles, sans mon petit ami et sans le voir mort de jalousie, ou pire : me l’interdire

14- Recevoir des fleurs d’un prétendant ou d’un petit ami, hors St Valentin et juste pour le plaisir, sans y voir de seconde intention, bonne ou mauvaise

15- Marcher vite dans la rue ou dans les couloirs de métro Parisien sans passer pour un(e) stressé(e) de la vie

16- Allumer la télé à 3 heures du matin et tomber sur une émission soporifique de chasse et pêche en Sologne

17- Avoir une bibliothèque à la maison bien garnie, sans passer pour l’intello de service

18- Tout trouver fermé le dimanche : supermarchés, centres commerciaux, magasins

19- Avoir des rhumes les uns derrière les autres, des toux sans fin et des extinctions de voix typiques des climats froids

20- Appuyer sur le bouton rouge au passage piéton pur pouvoir traverser la rue plus vite

NB : une grande partie des anecdotes est nationale, certaines sont spécifiques à la région parisienne et à l’Etat de Minas Gerais. Mais l’objectif est d’abuser des clichés sans se prendre au sérieux !


Merci à Danilo pour la relecture du portugais de ce texte !

Photos : archives personnelles.

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As 20 coisas que posso fazer na França e que não poderia fazer no Brasil

1- Passear tranquilamente à noite nas ruas, unicamente pelo prazer de curtir a cidade de noite e de suas luzes, sem muito arriscar ser assaltado/assaltada (mas sim pisar em cima de um dos numerosos cocôs de cachorro que espalham-se pelas calçadas da capital francesa por exemplo)

2- Ser rico/a ou pobre e gozar em geral do mesmo atendimento médico, onde quer que seja: no médico, na farmácia, no hospital

3- Andar em estradas bem mantidas, e não furar pneu por causa de um enorme buraco no asfalto

4- Pegar ônibus num ponto que contenha no mínimo um mapa, as linhas que passam e os horários

5- Ver um partido xenófobo e anti-europa ganhar cada vez mais terreno, e pensar que a educação não resolve sempre tudo

6- Ser homem e andar de cachecol, mesmo de cor de rosa, sem necessariamente ser considerado como gay

7- Deixar um potinho de açucar ou mel aberto sem achá-ló horas depois cheio de formigas. Comprar açucar em pedaços (ao preço do açucar em pó) e achar isso normal

8- Pegar trem ou estrada a partir de Paris e estar em menos de 2 horas em outro país

9- Acabar com uma garrafa de vinho acompanhada de um bom prato de diversos queijos sem muito pensar na conta. Comer num “bar de queijos”, olhar pro cardápio de queijos sem nunca ter ouvido falar nem da metade

10- Tomar só uma ou duas cervejas no boteco sem ter que pedir a saidera frente a um garçon que não acredita no que está vendo, mas sim rodar os bares

11- Beber um verdadeiro chocolate quente que não seja um negócio igual Nescau

12- Fazer um boneco de neve, preso/a em casa, e ligar pro meu chefe para dizê-lo que não posso vir trabalhar por causa da estrada escorregadia de gelo

13- Sair com amigos ou amigas, sem meu namorado/a e sem vê-lo/la morto/a de ciúmes, ou até pior: me proibir de sair

14- Receber flores de um pretendente ou de um namorado, fora do dia dos namorados e só para agradar, sem ver segunda intenção, boa ou ruim

15- Andar rápido na rua ou nos corredores do metrô parisiense sem ser visto/a como estressado/a demais ou mal-educado/a

16- Ligar a televisão as 3 da manhã e topar com um programa entediante de caça e pesca no centro da França

17- Ter uma biblioteca em casa bem cheia, sem ser considerado/a como intelectual demais

18- Achar tudo fechado nos domingos: supermercados, shoppings, lojas

19- Ter resfriados uns atrás dos outros, tosses sem fim e afonia típicos dos climas frios

20- Apertar no botão vermelho dos pedestres no semáforo para poder atravessar a rua mais rapidamente

NB: uma grande parte dessas anedotas é nacional, algumas são específicas à região parisiense e ao estado de Minas Gerais. Mas o objetivo é de exagerar com os clichês sem tomar-se por sério.

Obrigada Danilo pela releitura do português desse texto!

Fotos: arquivos pessoais.

mercredi 11 juin 2014

A la veille de la Coupe du monde de football, que se passe-t-il ici ? Ou pourquoi je vais supporter le Brésil…

On pourrait penser que le pays entier est en effervescence et que tout le monde est sur le pied de guerre, attendant les 600 000 touristes étrangers censés débarquer pour assister aux matchs dans les 12 stades construits ou rénovés à cet effet. Mais qu’en est-il dans la réalité ?

A la maison, on a choisi notre camp...

Le compteur géant de Belo Horizonte, Praça da Liberdade,
la veille du lancement de la Coupe.

Dans la réalité, vu d’ici, les choses sont bien différentes… Face à des sommes colossales d’argent englouties dans l’organisation du Mondial, la population brésilienne se révolte contre l’autre facette du pays, principalement la corruption et la mauvaise qualité des services publics. Dans le meilleur des cas, elle est peu excitée à l’approche des jeux.

Le magazine France Football du 28 janvier 2014 (n°3537) en faisait déjà sa une : « Brésil, peur sur le mondial ». Et le sujet est sérieux : en sous-titre, le magazine disait déjà : « à la date butoir du 31 décembre 2013 fixée par la Fifa, seuls 6 stades sur douze avaient été livrés ». La première page a largement été reprise dans les médias sociaux brésiliens, très souvent avec des propos plus qu’exagérés.

Le magazine énonçait, entre autres, que :

Le Brésil est le pays qui a eu le plus de temps pour se préparer (7 ans) mais c’est celui qui cumule le plus de retards, courant le risque d’avoir des infrastructures livrées sans période d’adaptation. Le pays a investi 11 milliards d’euros dans la rénovation ou la construction de 12 stades, alors qu’à peine 13 l’étaient dans l’éducation (ici, l’analphabétisme est bel et bien répandu). Les 12 stades ont été financés presque totalement par l’Etat, alors qu’ils devaient l’être avec des fonds privés. La Fifa avait demandé entre 8 et 10 stades pour répondre aux critères imposés, le Brésil en aura finalement 12, sachant que certains deviendront inévitablement, des éléphants blancs, car sans club résident.

Pendant ce temps, le projet de TGV entre São Paulo et Rio de Janeiro est resté dans les cartons. Les rues, couloirs et lignes de bus, et aéroports sont encore en travaux. Les vols internes ont vu leur prix flamber (8 fois plus chers pendant la Coupe). L’argent public a, sans vergogne, allègrement été attribué aux entreprises du bâtiment chargées des constructions et/ou rénovations des infrastructures liées à la Coupe (parfois au travers d’appels d’offres bidon), laissant à l’inverse toujours plus les hôpitaux publics s’effondrer, des patients mourir dans les couloirs faute de d’équipements nécessaires ou de médicaments de base, laissant aussi des écoles publiques sans chaises et sans instituteurs, laissant encore des routes endommagées de trous béants, ou un système de transport public obsolète et inadapté.

De manière générale, la population grogne contre les pesanteurs politiques, la corruption et l’impunité des politiques, la flambée des prix, la mauvaise qualité des services publics. Mais surtout contre la pauvreté de la population d’un côté et l’opulence des stades financés sur fonds publics d’un autre. La population brésilienne veut un réseau routier sûr, des transports publics efficaces et confortables, une sécurité publique raisonnable, des hôpitaux équipés dignement et des écoles de bonne qualité. Ces revendications ne proviennent pas d’une partie de la population, elles émanent bel et bien de la totalité du peuple. Et c’est bien légitime.

Une autre absurdité du système rendrait plus d’un Français fou : celle qui permet aux entreprises du BTP d’augmenter leurs prix en cas de retard (ce ne serait pas l’inverse qu’il faudrait plutôt faire ?), ce qui a largement permis de petits arrangements entre gouvernants.

Mauricio Murad, sociologue brésilien, disait dans cet article de France Football que nous aurons un beau spectacle sur le plan du sport, mais des complications d’un point de vue social et général.

Personnellement, je suis entièrement d’accord, car le peuple brésilien, de par son hospitalité et sa joie de vivre, saura recevoir les touristes comme il se doit et faire de la Coupe du monde de foot une fête gigantesque visible du monde entier. Mais en parallèle, le pays sera remué intérieurement par des mouvements de foule, y compris de fonctionnaires de services publics : ici, tout le monde le sait, et certains appréhendent déjà. A tel point qu’il a été question au travers d’un projet de loi de punir pénalement tout manifestant durant la Coupe… Un bel exemple de l’état d’esprit des hommes politiques d’ici… Ou de ce qu’il reste de la dictature…

Cette Coupe 2014 au Brésil sera la plus chère de l’histoire, et elle aura coûté 10 fois plus que prévu…

Source : magazine France Football du 28 janvier 2014 (n°3537). Photos : archives personnelles.


Merci à Vagner, pour la relecture du texte en portugais !

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Na véspera da Copa do mundo de futebol, o que está acontecendo aqui? Ou por que vou torcer pro Brasil...

Poderiamos pensar que o país inteiro está em efervescência e que todo o mundo está pronto, esperando os 600 000 turistas gringos que devem supostamente chegar para assistir aos jogos nos 12 estádios construídos ou renovados para tanto. Mas como que é na realidade?

Na realidade, visto daqui, as coisas são bem diferentes. Frente a todo dinheiro gasto na organização do Mundial, a população brasileira se revolta contra a outra faceta do país, principalmente a corrupção e a má qualidade dos serviços públicos. No melhor dos casos, ela está pouco empolgada com os jogos chegando.

A revista France Football do 28 de janeiro de 2014 (n°3537) já tinha a manchete: “Brasil, medo sobre o mundial”. E o assunto está sério: em subtítulo, a revista já falava: “no prazo do 31 de dezembro de 2013 fixado pela FIFA, só 6 estádios dos 12 foram entregues”. Essa manchete foi muito acessada  nas redes sociais brasileiras, muitas vezes com conteúdo bem exagerado.

A revista enunciava, entre outras coisas, que:

O Brasil é o país que teve mais tempo para se preparar (7 anos) mas é aquele que acumula mais atrasos, correndo o risco de ter infra-estruturas entregues sem período de adaptação. O país investiu 11 bilhões de euros na renovação ou na construção de 12 estádios, enquanto só 13 bilhões foram investidos na educação (aqui, anafabetismo é realmente difundido). Os 12 estádios foram quase totalmente financiados pelo Estado, enquanto deveriam ser financiados com dinheiro privado. A Fifa tinha exigido entre 8 e 10 estádios para atender aos critérios impostos, o Brasil terá finalmente 12 estádios, sabendo que alguns, sem time local, tornarão-se inevitávelmente fantasmas.

Enquanto isso, o projeto de trem-bala entre São Paulo e o Rio de Janeiro ficou nas gavetas. As ruas, os corredores de ônibus, e os aeroportos ainda estão em reforma. Os preços dos vôos internos subiram sem limite (8 vezes mais caros durante a Copa). O dinheiro público foi, sem vergonha nenhuma, atribuido a construtoras encarregadas pela construção e/ou pela renovação das intra-estruturas ligadas à Copa (as vezes através de licitações falsas), deixando ao contrário cada vez mais hospitais públicos abandonados, pacientes morendo nos corredores na falta de equipamentos necessários ou de medicamentos básicos, deixando também escolas públicas sem cadeiras e sem professores, deixando também estradas esburacadas, ou um sistema de transporte público obsoleta e inadaptado.

De maneira geral, a população reclama da lentidão política, da corrupção e da impunidade dos políticos, da subida dos preços, da má qualidade dos serviços públicos. Mas ainda mais contra a pobreza da população de um lado, e a exuberância dos estádios financiados com dinheiro público do outro lado. A população brasileira sonha com estradas seguras, transportes públicos eficientes e confortáveis, segurança pública razoável, hospitais equipados dignamente e escolas de boa qualidade. Essas reivindicações não provêm de uma parte da população, elas emanam realmente da totalidade do povo. E isso é muito legítimo. 

Um outro absurdo do sistema deixaria mais de um Francês louco: aquela que permite as construtoras de aumentar os seus preços em caso de atraso da obra (não era para fazer o contrário?), o que permetiu amplamente pequenos acordos entre chefes.

Mauricio Murad, sociólogo brasileiro, dizia nesse artigo da revista France Football que teriamos um lindo espetáculo em termos de esporte, mas também complicações no aspecto social e geral.

Pessoalmente, concordo plenamente com isso, porque o povo brasileiro, com seu jeito acolhedor e sua felicidade, saberá receber os turistas e fazer da Copa uma festa gigantesca visível no mundo inteiro. Mas em paralelo, o país será abalado com movimentos sociais, incluso de funcionários públicos: aqui, todo mundo sabe disso, e alguns já temem. Tanto que foi questão através de um projeto de lei de sancionar legalmente manifestante durante a Copa... Um bom exemplo da mente dos políticos daqui... Ou do que sobrou da ditadura...

Essa Copa 2014 no Brasil será a mais cara da história, e ela custou 10 vezes mais do que foi previsto...

Fonte: revista France Football do 28 de janeiro de 2014 (n°3537). Fotos: arquivos pessoais.

Obrigada Vagner, pela releitura do texto em português!


jeudi 10 avril 2014

Les 20 trucs que je peux faire au Brésil et que je ne pourrais pas faire en France

1- Boire des jus de fruits frais à chaque coin de rue, et regarder la carte des fruits sans parfois en connaître la moitié.

2- Passer au feu rouge en voiture la nuit sans risquer de recevoir une amende (principalement dans les grandes villes, selon les décisions des Mairies, pour des raisons de sécurité).
3- Me servir dans la même assiette plusieurs féculents  (riz, pâtes, pommes de terre) sans penser que ce ne sont que les enfants qui font cela.
4- Conduire pieds nus sans risquer une amende.
5- Commander des garnitures différentes pour une seule pizza. Plusieurs pizzas en une, quoi !
6- Choisir de rouler à l’alcool de canne à sucre ou à l’essence classique, grâce aux moteurs flex qui acceptent indifféremment les deux carburants. Selon le cours des prix et la consommation de mon véhicule, je peux choisir à quoi je roule !
7- Embrasser plusieurs garçons en soirée ou pendant le Carnaval sans passer pour une dévergondée (et je vois déjà qui a pensé tout haut : si elle l’a écrit, ça veut dire qu’elle l’a fait… Je le vois déjà !!!).
8- Acheter en dix fois sans frais et sans aucune procédure tout ce qui est possible et inimaginable : des vêtements, des chaussures, des livres, des fournitures scolaires, des billets d’avion.  
9- Me faire proposer de porter mon sac dans le bus quand je suis debout par quelqu’un qui est assis.
10- Sauter sur le lit pour courir derrière les moustiques, taper des mains toute la nuit dans l’espoir d’un écraser un. Dans le meilleur des cas, abandonner mes parfums français si réputés pour m’asperger de citronnelle.
11- Régler mes factures, quelle que soit leur nature, directement au guichet de n’importe quelle agence bancaire, même si je n’y ai pas de compte ouvert.
12- Prendre une douche chaude même si je tourne le robinet d’eau froide.
13- Se laver le corps et les mains avec le même savon. Du savon, c’est du savon.
14- Laisser le ventilateur branché jour et nuit, prendre plusieurs douches par jour, et avoir toujours chaud.
15- Choisir des préservatifs à la caisse du supermarché, en même temps que les bonbons, les chewing-gums et les piles.
16- Acheter à la boulangerie autre chose que du pain et des gâteaux : des yaourts, de la sauce tomate, du produit vaisselle. Ici, les boulangeries sont libre-service et jouent aussi le rôle de supérette.
17- Garder les plantes d’intérieur toute l’année dehors.
18- Manger japonais et chinois dans le même restaurant, ou toujours trouver un lieu ouvert pour manger asiatique à toute heure de la nuit.
19- Porter un appareil dentaire en étant adulte, et trouver cela normal.
20- Entendre les heureux éboueurs de la ville chanter et crier pendant leur tournée au beau milieu de la nuit.

NB : une grande partie des anecdotes est nationale, certaines sont spécifiques à l’Etat de Minas Gerais. Mais l’objectif est d’abuser des clichés sans se prendre au sérieux !

Merci André pour la relecture du portugais.

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As 20 coisas que posso fazer no Brasil e que não poderia fazer na França

1- Beber sucos naturais em cada esquina, e ficar olhando para o cardápio das frutas sem as vezes conhecer nem a metade.
2- Cruzar semáforo vermelho de carro de noite sem arriscar de receber uma multa (principalmente nas grandes cidades, dependendo das prefeituras, por motívos de segurança).
3- Colocar no meu prato vários carbohidrátos (arroz, macarão, batata) sem pensar que só crianças fazem isso.
4- Dirigir descalça sem arriscar uma multa.
5- Pedir recheios diferentes numa única pizza. Várias pizzas em uma, né!
6- Escolher entre andar de carro com álcool de cana ou com gasolina normal, graças aos motores flex que aceitam os dois combustíveis. Dependendo do nível dos preços e do consumo do meu veículo, posso escolher com que ando!
7- Beijar vários meninos na balada ou durante o Carnaval sem passar por uma devassa (já estou vendo quem pensou: se ela escreveu, quer dizer que ela fez... Tou vendo!!!).
8- Comprar em dez vezes sem juros e sem processo qualquer tudo o que for possível: roupa, sapatos, livros, material escolar, passagem de avião.
9- Receber a proposta de carregar minha bolsa no ônibus quando eu estou em pé por alguém que está sentado.  
10- Pular na cama para correr atrás dos mosquitos, bater com as mãos a noite inteira esperando esmagar um. No melhor dos casos, abandonar meus perfumes franceses tão famosos e me regar com citronela.
11- Pagar as contas, qual que sejam, diretamente ao guichê de qualquera agência bancária, mesmo não tendo conta aberta lá.
12- Tomar banho quente mesmo quando giro a torneira de agua fria.
13- Lavar-se o corpo e as mãos com o mesmo sabonete. Sabonete é sabonete.
14- Deixar o ventilador ligado dia e noite, tomar vários banhos por dia, e estar sempre com calor.
15- Escolher camisinha no caixa do supermercado, com as balas, os chicletes, e as pilhas.
16- Comprar na padaria outra coisa que pão e bolos: iogurtes, molho de tomate, detergente. Aqui, as padarias são auto-serviço e têm também o papel de mini-supermercado.
17- Guardar as plantas de interior o ano todo fora.
18- Comer comida japonesa e chinesa no mesmo restaurante, ou achar sempre achar um lugar aberto pra comer comida asiática durante a noite.
19- Andar com aparelho dentário sendo adulto e achar isso normal.
20- Ouvir os catadores de lixo da prefeitura cantar e gritar durante o turno deles no meio da noite.

NB: uma grande parte das anedotas é nacional, algumas são específicas a Minas Gerais. Mas o objetívo é abusar do clichê e ficar engraçado!

Obrigada André pela releitura do português.

mardi 8 avril 2014

Post anniversaire : ma première année au Brésil

Et voilà : ma première année de vie ici au Brésil, à Belo Horizonte, et moi adorant la vie que je mène ici.


Chaque jour, quelqu’un me demande : vous êtes Française ? Mais qu’est-ce que vous êtes venue faire ici au Brésil ?

Il est vrai que, connaissant un peu mieux la culture locale et l’image négative que le Brésilien a de son propre pays, on peut réellement se demander : mais qu’es-tu venue faire ici, ma chère Marcia ?

Mon histoire avec le Brésil n’a pas commencé il y a seulement un an quand je suis montée dans l’avion de la TAM, ou il y a 2 ans quand j’ai pris la décision de partir de Paris pour vivre une expérience temporaire à l’étranger. Je crois que cela a déjà commencé avec mon propre prénom : Marcia, dont la prononciation est différente en français et en portugais. Au contraire, ma sœur a eu un nom bien français : Emilie. Mes parents, d’origine portugaise, ont émigré en France et en Allemagne bien avant ma naissance, et ma mère regardait beaucoup les novelas brésiliennes. Vous pouvez le croire ! Cela m’a donné, étant la première fille du couple, un nom bien brésilien tiré d’une novela, qui n’existe pas en France !

Le destin a aussi fait que je n’ai jamais parlé correctement le portugais. La langue de la maison a toujours été le français.  Malgré le fait d’avoir entendu mes parents parler en portugais entre eux, mon niveau était celui d’un enfant qui va au Portugal seulement en vacances : qui se débrouille pour acheter une glace, aller à la piscine ou parler simplement avec les grands-parents, pas plus que cela.

Mais j’ai toujours eu envie de connaître un pays depuis l’université : le Brésil. Je ne sais même pas pourquoi. En recevant mes premiers salaires, j’ai acheté plusieurs livres sur le Brésil, avec le souhait un jour de visiter en étant touriste ce pays à l’échelle de continent, tant diversifié : population, régions, ressources naturelles, paysages. 

En 2011, je me suis baladée par ici : j’ai adoré, mais comme simple touriste, sans la prétention de vivre ici un jour. Le destin m’a fait connaître des Brésiliens et des Brésiliennes sur Paris, qui m’ont davantage fait découvrir de leur culture, de leur langue, que j’ai finalement apprise sans le vouloir. Certaines personnes ont eu beaucoup d’importance, d’autres moins. Certaines ont été jusqu’à changer le cours de ma vie. Ça a été une amie française qui m’a emmené aux cours de forró à Paris (une danse originaire du Nord-Est brésilien, qui se danse à deux, collé serré) : j’y suis allée pour l’accompagner au premier cours d’essai. Seulement ! Mais au final, j’ai décidé de rester tellement la prof était géniale… et cela est devenu un véritable vice ! Jusqu’à aujourd’hui, beaucoup de mon petit monde brésilien tourne autour de la danse ici à Belo Horizonte, mais aussi quand je me balade en dehors de l’Etat du Minas Gerais !

Tout cela et la volonté personnelle de vivre une période en dehors de France m’ont fait prendre la décision de venir ici : à ce moment-là, il était temps de m’organiser et d’étudier correctement le portugais ! Aujourd’hui, je mène la vie que je veux avoir : chaque jour, je suis heureuse d’avoir pris cette décision et d’avoir tout préparé comme je l’ai fait. Parce que changer de continent n’est pas de la rigolade !

Ma vie d’ici est bien différente de celle que je menais à Paris, il n’y a rien de pareil. Chaque jour est une découverte, avec tout. Même aller au supermarché est une promenade, encore aujourd’hui… J’ai appris à aimer les changements qui surgissent dans la vie, et à ne plus m’en effrayer. J’ai appris à ouvrir mon esprit, quand il doit réellement être ouvert. J’ai appris à voir le monde d’un autre regard, parce que ce qui est considéré bon ici peut être mauvais chez moi, et vice-versa.

Finalement, le changement qui est souhaité, préparé et effectivement réalisé avec courage, ce n’est que du bon !


Merci à toi André, pour ta relecture !

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Post aniversário : meu primeiro ano no Brasil

Aqui está: meu primeiro ano, vivendo aqui no Brasil, em Belo Horizonte, e gostando demais da vida que levo aqui.

Todo dia, tem alguém que fica me perguntando: você é Francesa? O que você veio fazer aqui no Brasil?

É verdade que, conhecendo um pouco mais a cultura local e a imagem negativa que o própio brasileiro tem sobre o país dele, dá realmente para se perguntar: o que você veio fazer aqui, Dona Marcia?

Minha história com o Brasil não começou só há um ano quando subi no avião da TAM, ou há 2 anos quando tomei a decisão de sair de Paris para viver uma experiência temporária no exterior. Acho que isso começou já com meu próprio nome: Marcia, cujo a pronúncia tem uma acentuação diferente em francês e em português. Pelo contrário, minha irmã ganhou um nome bem francês: Emilie. Meus pais, de origem portuguesa, imigraram para França e para Alemanha bem antes de eu nascer, e minha mãe assistia muito novela brasileira. Podem acreditar! Isso me fez ganhar, sendo a primeira filha do casal, um nome brasileiríssimo tirado de uma novela, que não existe na França!!!

O destino fez também que nunca falei direito o português. O idioma de casa sempre foi o francês. Apesar de os meus pais falarem português entre eles, meu nível era o de uma criança que vai a Portugal só de férias: quebra galho para comprar sorvete, ir na piscina ou conversar simplesmente com os avós, não muito mais do que isso.

Mas sempre tive a vontade de conhecer um país depois da faculdade: o Brasil. Nem sei porque. Ganhando minha grana, comprei vários livros sobre o Brasil, com a expectativa de um dia visitar como turista esse país a escala de continente, tão diversificado em tudo: população, regiões, recursos naturais, paisagens.

Em 2011, passeei por aqui: adorei, mas como simples turista, sem pretenção de viver aqui um dia. O destino me fez conhecer Brasileiros e Brasileiras em Paris, que me fizeram descobrir mais da cultura deles, do idioma, que aprendi no final sem querer. Algumas pessoas tiveram muita importância, outras menos. Algumas até mudaram o rumo da minha vida. Foi uma amiga francesa que me levou em aulas de forró em Paris: eu fui para acompanhá-la na primeira aula experimental. Só! Mas no final, resolvi ficar de tão boa que era a professora... e viciei mesmo! Até hoje, muito do meu mundo brasileiro gira por volta da dança aqui em Belo Horizonte e também quando passeio fora de Minas Gerais!

Isso tudo e a vontade pessoal de viver um tempo fora da França me fizeram tomar a decisão de vir para cá: aí, foi o tempo de organizar-me e estudar direitinho o português! Hoje, tenho a vida que eu quero ter: cada dia, estou feliz por ter tomado essa decisão e ter preparado tudo como eu preparei. Porque mudança de continente não é brincadeira!

Minha vida daqui é bem diferente da minha vida em Paris, não há nada de igual. Cada dia é uma descoberta, com tudo. Até fazer compras no supermercado vira passeio, ainda hoje... Aprendi a gostar de mudanças que ocorrem na vida, e não me apavorar mais com isso. Aprendi a abrir minha mente, quando realmente deve ser aberta. Aprendi a ver o mundo com outro olhar, porque o que é considerado bom aqui pode ser ruim na minha terra, e vice-versa.

Ao final, mudança desejada, preparada e efetivamente realizada com coragem é tudo de bom!

Muito obrigada André pela releitura!


samedi 15 février 2014

La théorie des genres de l’autre côté de l’Atlantique

Depuis mon arrivée au Brésil il y a presque un an, et jusqu’à aujourd’hui, je dois révéler que le sujet des relations hommes-femmes m’a donné du fil à retordre. C’est même le thème le plus compliqué pour moi à gérer. Dans une société brésilienne où les rôles de chacun sont bien définis, je me retrouve bien perdue, moi qui viens d’une société où les rôles de genre sont en général bien plus homogènes. Même si en France, nous sommes loin de la perfection : nous ne sommes pas modèle d’égalité entre les deux sexes, comparé aux pays du Nord de l’Europe ou à l’Amérique du Nord par exemple. Je préviens, je suis partie pour généraliser jusqu’à l’excès en incluant beaucoup d’ironie…




Ici au Brésil, aussi dans l’Etat de Minas Gerais, Etat assez conservateur, les fonctions masculines et féminines sont bien séparées. Cela se voit même avec les jeunes qui se réunissent : les femmes restent entre elles à la cuisine à discuter, à préparer le repas ou à faire la vaisselle, et les hommes restent dans la salle à manger, à boire de la bière ou à s’occuper du barbecue. Moi-même, je me suis surprise à faire ça aussi ici. 

La femme brésilienne est éduquée pour se marier et avoir des enfants, elle s’occupe de la maison, se dédie à la famille et bien sûr, elle doit savoir remplir son rôle de femme (être la maîtresse de maison, pourvoir aux tâches domestiques, répondre au standard de beauté, être désirée par l’homme). Elle est ici celle qui s’occupe de la maison. L’homme brésilien  est éduqué pour être le mâle : bien épanoui professionnellement, il représente le portefeuille de la famille et doit aussi savoir remplir son rôle de mâle (s’occuper de la voiture, tondre le gazon, bricoler, etc). Il est ici celui qui satisfait aux nécessités de la maison.

Les différences de genre commencent dès la petite école et continuent à l’adolescence. L’apparence physique importe toujours beaucoup. Ce n’est pas pour rien que le Brésil est un des pays du monde où on a le plus recours à la chirurgie esthétique, même pour les mineur(e)s. Le culte du corps concerne les hommes et les femmes, et les différences corporelles sont bien marquées. L’homme doit avoir une apparence de mâle, viril, musclé, même brute. La femme doit avoir des trucs de fille : de la poitrine et des fesses, et doit faire des trucs de fille : aller au salon de beauté, être impeccablement épilée, les ongles parfaitement manucurés et les cheveux toujours longs et bien coiffés. Ouh la la, les novelas sont passées par là…

Ici au Brésil, il est très commun (sans exagération de ma part cette fois-ci…) qu’une femme soit dévorée des yeux par des hommes qui ne tentent même pas d’être discrets, n’importe où. Il est commun d’être draguée dans la rue ou de recevoir des vulgarités par un groupe d’hommes convaincus que les femmes aiment ce type de sollicitation.

Dans la drague, l’homme de Neandertal est revenu ! Très souvent, peu de conversation, peu de curiosité sur ce que l’autre aime. Il faut ressentir l’envie charnelle, en touchant, en regardant, en embrassant, principalement dans la chaleur des soirées. Une fille de bonne famille ne peut pas draguer un garçon, elle serait considérée comme une fille facile. Elle doit être conquise par l’homme qui la choisira, ouvrant la porte à une relation si elle est intéressée. La relation elle-même est caractérisée par un sentiment de possession des deux côtés, où la jalousie est une preuve d’amour, où qui n’est pas jaloux n’aime pas l’autre. Règles cruelles du modernisme…



Au Brésil, l’homme véritable commande, ordonne, est un dur à cuire ! Il doit toutes les attraper, devant ses amis de préférence, il doit savoir changer une roue et avoir le courage de tuer un cafard. Un homme véritable ne s'habille pas en rose (c’est considéré comme gay, heureusement…), ne sait pas s’habiller tout court (la vanité est un truc de filles, non ?), ne sait pas non plus s’occuper de la maison, ne pleure pas, n’embrasse pas un autre homme. Même la tendresse est un mot qui ne fait pas partie de son vocabulaire, parce qu’au lit il doit encore montrer qui commande. L’homme de Neandertal, j’ai dit… D’ailleurs, l’homme qui remplit les caractéristiques de l’homme parfait est suspect.

A l’opposé, la femme véritable court derrière le mariage comme une forme de se réaliser personnellement, doit savoir cuisiner et doit être prête pour être maîtresse de maison. Une femme véritable ne doit pas dire de gros mots (c’est un truc d’homme, très moche pour nous), et ne doit pas savoir changer une ampoule (concurrence avec l’homme, on ne peut pas, non !).

L’homme brésilien « actif » cherche une femme véritable « passive » qui a eu peu de petits amis, avec des compétences féminines classiques : s’occuper de la maisonnée et des petits en ce qui concerne le choix des vêtements des enfants, de la vaisselle, de la décoration de la maison. Pour la convaincre, il doit avoir sa propre voiture au minimum. Une grosse voiture, c’est encore mieux. Mais aussi : un bon emploi, un bon salaire, un bon compte en banque. Sans cela, certaines ne regardent même pas en face le garçon. Parce que dès le règlement de l’addition au restaurant, au motel ou en boîte, l’homme véritable doit être mâle. Et riche.

J’exagère ? Peut-être pas tant que ça…

Juste pour démontrer que la masculinité n’a pas besoin d’être prouvée chaque jour, parce que nous -les femmes- savons que vous -les hommes- êtes hommes, et que lutter pour les mêmes droits au quotidien ne signifie pas que vous êtes moins mâles pour autant et que vous deviez vous sentir menacés dans votre virilité.

Pour démontrer, aussi et surtout, que les préjugés sexistes ne viennent pas seulement d’un côté, mais des deux. Aujourd’hui, la femme a cette liberté de choix, cette chance de pouvoir être la personne qu’elle veut réellement être et se délivrer des clichés que la société lui impose : elle peut se libérer de cette exigence sociale de la maîtresse de maison qui laisse le mari gagner la majeure partie de l’argent du foyer. La femme brésilienne exige elle aussi, peu à peu, de l’indépendance. Elle finit par ne plus vouloir de ces dogmes imposés par des cultures dépassées. Elle finit par vouloir sortir de l’identité acquise par le mariage et les biens matériels de l’époux.

Au final, je me demande : un certain profil de femme, qui recherche encore peu l’émancipation, qui se voit parfois exclusivement au travers du regard masculin et du confort financier/matériel qu’il peut lui apporter, n’est-il pas aussi émetteur de préjugé sexiste ? Et même de machisme ?

Merci Rafael et André pour vos contributions !


Photos : yahoo images.

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A teoria dos gêneros do outro lado do Atlântico

Desde minha chegada no Brasil há quase um ano, e até hoje, devo revelar que o assunto das relações entre homens e mulheres me deu trabalho. É até o tema mais complicado para mim de lidar. Numa sociedade brasileira onde os papeis de cada um estão bem definidos, fico bem perdida, eu que venho de uma sociedade onde os papeis de gênero costumam ser mais homogéneos. Mesmo se na França, estamos longe da perfeição: não somos modelo de igualdade entre ambos sexos, comparado com paises do Norte da Europa ou da América do Norte por exemplo. Já aviso, estou afim de generalizar até o exagero e incluindo muita ironia...

Aqui no Brasil, também em Minas Gerais, estado bastante conservador, as funções masculinas e femininas são bem separadas. Isso se vê até com jovens que se reunem: mulherada fica na cozinha batendo papo, preparando a comida ou lavando prato, e homem fica na sala bebendo cerveja ou tomando conta do churrasco. Eu mesmo me surpreendi a fazer isso também aqui.

Mulher brasileira é educada para casar e ter filhos, ela toma conta da casa, se dedica à família e claro, tem que saber preencher o papel de mulher (ser dona de casa, fazer tarefas domésticas, responder ao padrão de beleza, ser desejada pelo homem). Aqui é a cuidadora da casa. Homem brasileiro é educado para ser o machão: bem resolvido profissionalmente, ele tem que sustentar a família e tem também que saber preencher o papel de macho (cuidar do carro, cortar grama, fazer reparos, etc). Aqui é o provedor da casa.

As diferenças de gênero começam já na escola infantil e continuam na adolescência. A aparência física importa sempre muito. Não é à toa que o Brasil é um dos paises do mundo onde se usa mais a cirurgia estética, até para menores de idade. O culto do corpo mexe com homens e mulheres, e as diferenças corporais são bem marcadas. Homem tem que ter aparência de machão, viril, musculoso, até bruto. Mulher tem que ter coisa de mulher: peito e bunda, e tem que fazer coisa de mulher: ir ao salão de beleza, ser impecavelmente depilada, as unhas perfeitamente cuidadas e o cabelo sempre comprido e bem arrumado. Ouh la la, as novelas passaram por aí...

Aqui no Brasil, é muito comum (sem exagero da minha parte agora...) uma mulher ser “devorada com os olhos” por homens que nem tentam ser discretos, em qualquer lugar. É comum receber uma cantada de rua ou vulgaridades de um grupo de homens convencidos que a mulherada gosta desse tipo de solicitação.

Na paquera, o homem pré-histórico voltou! Muito freqüentemente, pouco de conversa, pouco de curiosidades sobre o que o outro gosta. Tem que sentir o tesão, cutucando, olhando, beijando, principalmente no calor da balada. Moça de família não pode dar em cima de homem, seria vadia. Tem que ser conquistada pelo homem que escolherá ela, ela abrindo a porta a um relacionamento se estiver interessada. A relação ela mesmo é caracterizada por sentimento de posse das duas partes, onde ciúmes são provas de amor, onde quem não é ciumento não gosta do outro. Regras cruéis do modernismo...

No Brasil, homem de verdade é mandão, durão, fodão! Deve pegar todas, frente aos amigos de preferência, deve saber trocar uma roda e ter a coragem de matar uma barata. Homem de verdade não se veste de cor de rosa (é considerado gay, ainda bem...), nem sabe vestir-se direito (vaidade é coisa de mulher, não?), não sabe cuidar da casa, não chora, não beija outro homem. Até o carinho é uma palavra que não faz parte do vocabulário dele, porque na cama ainda tem que mostrar quem manda. O homem pré-histórico, falei... Aliás, homem que preencha os requisitos de homem perfeito é suspeito.

Ao oposto, mulher de verdade corre atrás do casamento como forma de se realizar pessoalmente, tem que saber cozinhar e deve estar prontinha para ser dona de casa. Mulher de verdade não pode falar palavrão (é coisa de homem, muito feio pra nós), e não deve saber trocar lâmpada (concorrência com o homem, não pode, não!).

Homem brasileiro “ativo” busca mulher de verdade “passiva” que teve poucos namorados, com as habilidades femininas clássicas: cuidar da casa e dos filhotes no que diz respeito à escolha da roupa dos filhos, da louça, da decoração de casa. Para convencê-la, ele tem que ter o própio carro no mínimo. Carrão ainda é melhor. Mas também: trabalho bom, salário bom, bom saldo no banco. Sem isso, algumas nem olham para a cara do menino. Porque desde o momento de pagar a conta no restaurante, no motel ou na boate, homem de verdade tem que ser macho. E rico.

Exagero? Talvez nem tanto...

Só para demostrar que masculinidade não precisa ser provada todo dia, porque nós -mulheres- sabemos que vocês -homens- são homens, e que lutar por direitos iguais no dia-a-dia não quer dizer que vocês serão menos machos e que devem sentir-se ameaçados na sua virilidade.

Para demostrar, também e sobretudo, que preconceito sexista não provem só de um lado, mais de ambos. Hoje em dia, a mulher tem essa liberdade de escolha, essa chance de poder ser a pessoa que ela quer ser realmente e livrar-se dos clichês que a sociedade le impõe: ela pode se libertar dessa exigência social de dona de casa que deixa o marido ganhar a maior parte do dinheiro do lar. A mulher brasileira exige ela também, pouco a pouco, independência. Acaba não querendo mais desses dogmas impostos por culturas ultrapassadas. Acaba querendo sair da identidade adquirida com o casamento e bens materiais do esposo.

A fim de contas, eu fico me perguntando: um certo perfil de mulher, que ainda pouco busca emancipação, que se vê as vezes exclusivamente através do olhar masculino e do conforto financeiro/material que ele pode lhe trazer, não é também transmissor de preconceito sexual? Até de machismo?

Obrigada Rafael e André pelas contribuições!

Fotos: yahoo imagens. 


mercredi 29 janvier 2014

Les “perles” du forro...

Ceux qui me connaissent savent que je vais souvent au forro. Pour dire vrai, ce n’est pas souvent, ni peu... J’y vais tout le temps, fatiguée ou pas, quelque soit le jour de la semaine. Parce que c’est bon pour le mental, l’âme, le corps. Enfin, parce que j’aime ça, et plus encore : j’adore. Il n’y a pas moyen que ce soit autrement.

Ceux qui fréquentent souvent un lieu ont des histoires à raconter. J’ai dansé le forro deux ans à Paris avant de venir à Belo Horizonte. Mais en deux ans de forro à Paris, je n’ai pas cumulé autant de perles qu’au Brésil en moins d’un an.

Forro à Paris !
www.forroparis.com
Voilà les meilleures perles du forro de BH :
- Le garçon qui trouve l’élastique de ma petite culotte sous ma robe, et qui joue avec.
- Le garçon qui me demande, sachant que je suis Française, si j’ai déjà été à la Place du Pape, endroit touristique de la ville où il y a un joli point de vue, mais aussi endroit réputé pour être un motel à ciel ouvert (voir mon post sur les motels brésiliens).
- Le garçon qui prend mon contact sur Facebook, et qui met sur son mur, heureux d’avoir embrassé une Française : « Niveau international ! Vive la France ! ».
- Le garçon qui me demande ce que je vais faire après le forro et si réellement je veux dormir toute seule.
- Le garçon que je viens de connaître et qui m’appelle le lendemain en PCV (encore répandu ici au Brésil, même si c’est peu utilisé).
- Les garçons (et oui… plusieurs) qui me demandent sans plus ni moins « célibataire ou mariée ? », sans même savoir mon nom, ni me demander le traditionnel « ça va ? » local.
- Les garçons (et oui… encore plusieurs) qui, avec une idée derrière la tête, volent des bisous, des souffles dans le cou, des caresses dans les cheveux, et ainsi de suite…

De par juste le fait d’écrire ces anecdotes, j’explose de rire toute seule des complications par lesquelles je suis passée pour me sortir de ces situations gênantes en terre latine et chaude !

Merci à Vagner d'avoir vérifié le portugais de ce post. Photo : archive personnelle.

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As “pérolas” do forró…

Quem me conhece sabe que vou bastante no forró. Para dizer a verdade, não é bastante, nem pouco... Vou direto, cansada ou não, qualquer dia da semana. Porque é bom para a mente, a alma, o corpo. Enfim, porque gosto muito, e mais do que isso: adoro. Não tem jeito de ser diferente.

Quem vai muito num lugar, tem histórias para contar. Dancei forró uns dois anos em Paris antes de vir para Belo Horizonte. Mas em dois anos de forró em Paris, não vi tantas pérolas como no Brasil em menos de um ano.

Eis as melhores pérolas do forró de BH:
- O menino que acha o elástico de minha calcinha debaixo do meu vestido, e que fica brincando com ele.
- O menino que fica me perguntando, sabendo que sou Francesa, se já fui para a Praça do Papa, lugar turistico da cidade onde tem ponto de vista lindo, mas também lugar conhecido por ser um motel a céu aberto.
- O menino que ganha meu contato no Facebook, e que coloca no mural dele, feliz de ter beijado uma Francesa: “Nível internacional! Vive la France!”.
- O menino que me pergunta o que vou fazer depois do forró e se eu quero realmente dormir sozinha.
- O menino que acabo de conhecer e que me liga a cobrar no dia seguinte.
- Os meninos (é ísso... vários) que ficam perguntando sem mais nem menos “solteira ou casada?”, sem nem saber meu nome, sem nem perguntar o tradicional “tudo bem?”.
- Os meninos (é ísso...vários de novo) que, com segundas intenções, robam beijos, cheiro no cangote, carícias no cabelo, e assim vai...

Só de escrever essas anedotas, estou rachando de rir sozinha de tanto aperto que passei para sair dessas situações constrangedoras em terra latina e quente!

Obrigada a Vagner por ter conferido o português desse post. Foto: arquivo pessoal.