lundi 19 janvier 2015

Après la tragédie de Charlie Hebdo, ce que je voudrais dire à mes amis brésiliens

J'aimerais commencer ce post en exprimant ma grande satisfaction d'avoir vu presque 4 millions de citoyens descendre dans les rues en France dimanche 11 janvier 2015, après l'attentat dans le journal satirique Charlie Hebdo et la prise d'otages au supermarché casher, qui ont fini par tuer 17 personnes : principalement des journalistes parce qu'ils dessinaient, des clients juifs parce qu'ils avaient une religion différente, et des policiers parce qu'ils représentaient la défense de l'Etat.  

Mon Charlie Hebdo du 14 janvier 2015,
de l'autre côté de l'Océan Atlantique
Les Français (population : 66 millions) aiment manifester, tout le monde le sait. Mais cette fois, cela a été sans banderoles de parti politique, sans violences, pacifiquement et en silence. Quel pays peut dire qu'il a déjà connu une telle manifestation, où le peuple s'est levé spontanément, a été remplir les rues, uniquement pour une question de valeurs, dans la plus grande quiétude, et avec des fleurs à la main ? Ca a été la plus grande mobilisation collective de l'histoire de France, malgré les risques de nouvel attentat. Je peux avouer que cela m'a donné pendant des heures la chair de poule, j'ai même pleuré, à presque 10 000 kilomètres de là. Je peux aussi dire que nous, Français résidents à l'étranger, suivons de près ce qui se passe en France jusqu'à aujourd'hui, avec ou sans décalage horaire. Merci internet.

Je suis super fière d'un peuple qui sait faire la différence entre religion et fanatisme religieux, qui ne veut stigmatiser aucune religion au nom de la laïcité, et qui fait tout pour ne pas alimenter le débat de l'extrême-droite. L'islam extrémiste ne représente pas la religion musulmane, comme l'extrême droite ne représente pas la France. Parce qu'il est bien question d'extrême-droite. J'ai réfléchi, j'ai bien réfléchi, et je ne pense pas que tout cela soit une aubaine pour l'extrême-droite fasciste. Bien au contraire. La France est laïque, le blasphème n'existe donc pas. Il n'est alors pas interdit de se moquer de la religion, à partir du moment où cela n'appelle pas à la haine, au crime, ou au terrorisme. Le Français sait que les terroristes cherchent à exacerber la xénophobie, qu'ils veulent provoquer la répression de l'Occident, et qu'ils se foutent pas mal de la liberté d'expression. Pour ces raisons, les marches n'ont rien eu à voir avec du racisme ou la radicalisation des règles d'immigration en Europe, mais plutôt avec un peuple qui s'oppose au terrorisme, à la censure de la presse, à la peur des autres religions. Cela a simplement été une mobilisation pour la liberté de la presse et la liberté de culte religieux. Rien de plus que liberté et tolérance.

Désormais, je voudrais parler avec mes amis brésiliens de Charlie Hebdo et de son style, parce que j'ai entendu tout et n'importe quoi, beaucoup de raccourcis faits hors contexte, et même pire : des mensonges. Non seulement sur les réseaux sociaux, mais aussi de certains qui prétendent être journalistes qui, voulant être sensationnalistes, finissent par pratiquer la désinformation des lecteurs. Alors, je voudrais ici rétablir des vérités.

Charlie Hebdo est un journal satirique, connu en France, mais sans faire partie des plus lus (60 000 numéros vendus en moyenne chaque mois). Il est orienté à gauche, mais tirait de tous les côtés, à gauche comme à droite, sur le Pape comme sur Mahomet, sur Dominique Strauss-Kahn comme sur Valérie Trierweiler. Rien à voir avec des relents d'anarchistes communistes comme certaines personnes en ont tellement peur ici au Brésil.

Charlie Hebdo, créé en 1969 juste après les révoltes de mai 68, fait partie de la littérature française,  même plus parisienne, révoltée, libertaire, qui n'a pas beaucoup d'équivalents dans le monde. Dans certaines langues, le mot satire n'a même pas de traduction. Le style satirique de ce journal laisse clairement transparaître dans ses articles et ses caricatures la critique, l'ironie, et le sarcasme. Jusqu'au mauvais goût pour certains, l'absurde, le ridicule et la provocation. Mais toujours sur de vrais sujets. Parce que le journalisme satirique, c'est aussi ça : critiquer ce qui n'est pas critiquable, être polémique, insolent, politiquement incorrect. Ce n'est pas parti prenant à partir du moment où il ne critique pas un seul côté. Charlie Hebdo critiquait tout et tous, et ne considérait pas l'humour compatible avec la religion, entre autres.   

Lire la presse satirique est une manière différente de voir et comprendre les actualités, un complément intéressant à des sources sûres et plus neutres. Cela appelle la capacité de lire entre les lignes, les seconds et troisièmes sens, la possibilité de rire de tout. Pour cela, l'humour et la satire sont particuliers à comprendre, et en France nous étudions cela dès l'école. Ensuite, il y a ceux qui aiment et ceux qui n'aiment pas. A chacun sa préférence.   

L'objectif de la satire n'est pas d'agresser ni d'humilier comme cela peut être vu de l'étranger. Pire, voir Charlie Hebdo comme raciste est d'une totale méconnaissance de l'esprit du journal, des caricaturistes et des fondateurs. Tous luttaient pour la liberté d'expression depuis la création du journal. Ils luttaient contre tous les radicalismes. Ceux qui les connaissaient et travaillaient avec eux n'arrêtent pas de dire qu'ils avaient un grand cœur. Au moins, plus grand que ceux qui les ont tués, c'est certain.

Le Français, dans sa majorité du moins, sait qu'ils ne doit pas croire tout ce qu'il lit (encore plus sur les réseaux sociaux). Il se responsabilise et recherche à confronter les informations, en utilisant son propre filtre de convictions. Pour cela, la culture que représente un journal comme Charlie Hebdo en France est bien alternative, mais le Français juge son existence obligatoire, parce qu'elle a toute la crédibilité liée à des journalistes de confiance et à des sujets sérieux.

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Celui ou celle qui a fait circuler cette photo sur les réseaux sociaux (et le "journal" brésilien qui a suivi le mouvement sans rechercher de contre-information) doit savoir que cela a été un montage purement honteux. Christine Taubira, Ministre de la Justice, n'a jamais été dessinée comme un singe de la manière dont ce montage le prétend. Cela a été justement le contraire : Charlie Hebdo avait défendu la Ministre, fin 2013, quand elle avait été comparée à un singe par une autre revue (d'extrême-droite) et une candidate du Front National, et avait publié une caricature satirisant cette comparaison et dénonçant le racisme. Réellement... il est toujours de bon ton de chercher et de confronter les informations.  

Comportaient aussi des informations fausses les "articles" qui ont parlé de quartiers en plein Paris où qui n'était pas musulman ne pouvait pas entrer (celle-là, j'ai éclaté de rire), qui ont affirmé que les images de chefs d'Etat à la marche de Paris étaient des montages, qui ont publié les dessins de la nouvelle édition de Charlie comme étant les seules sans spécifier qu'elles étaient les plus provocantes et qu'il y en avait plusieurs autres.  

Aussi, je répète ce que j'avais dit dans mon précédent post : dire "je suis Charlie" ne signifie pas que l'on est d'accord avec le contenu du journal. Cela relève de l'opinion de chacun. Cela signifie en revanche que la liberté d'expression en France est plus grande que tout, et que l'on ne doit pas toucher à un cheveu de journaliste. La liberté d'expression est un principe absolu en France et en Europe. En France, ce principe est bien mentionné dans la Déclaration des Droits de l'Homme de 1789 et dans la loi sur la liberté de la presse de 1881, textes fondamentaux élaborés depuis la Révolution Française (sachant qu'il existe des limites à cette liberté : injure, diffamation, racisme, homophobie, haine, etc). La difficulté est quand cette liberté est perçue différemment dans d'autres pays, ce qui est facilité par internet. Au final, il est bon de se rappeler que les journalistes et les artistes sont toujours les premières cibles de dictateurs, par la liberté d'expression qu'ils représentent. Une liberté qui parfois n'existe pas quand tout citoyen peut être fouetté ou pendu en place publique pour avoir critiqué le pouvoir en place...

La France passe en ce moment par une phase difficile. Il n'est pas seulement question des attentats. Il faut prendre en compte le contexte social et culturel du pays. Au final, nous ne pouvons pas oublier que ceux qui paient les conséquences de tout cela aujourd'hui sont les musulmans eux-mêmes, ceux qui veulent pratiquer leur religion tranquilles. La France est clairement choquée quand il y a des événements similaires à l'étranger, quand des organisations terroristes s'en prennent à des civils, et même à des enfants. Nous ne pouvons pas oublier que les terroristes attaquent en tout lieu dans le monde, dans les pays riches ou pauvres, et qui se déclare de la même religion. Personne n'est préparé pour faire face au terrorisme. Ces attentats à Paris n'ont rien révélé de nouveau sur l'islamophobie, sur l'antisémitisme, la religion musulmane ou les "exagérations" de journalistes. Ils ont révélé le fanatisme religieux. Un fanatisme qui n'est pas seulement lié à l'islam. Un fanatisme qui grandi de par le monde et qui rêve de piétiner les valeurs que des générations entières ont payé de leur vie. Les dessinateurs de Charlie nous en avaient alerté.

Désormais, le côté "positif" des choses, c'est que la planète entière sait conjuguer le verbe être à la première personne du singulier.
Je suis Charlie.

Merci à Rafael pour la relecture du texte en portugais.

Sources :
http://www.plantaobrasil.com.br/news.asp?nID=85318
http://www.pragmatismopolitico.com.br/2015/01/imagem-dos-lideres-em-protesto-na-franca-foi-montada.html
http://www.pragmatismopolitico.com.br/2015/01/charges-da-nova-edicao-charlie-hebdo.html 
https://www.youtube.com/watch?v=cVOJh9I768E

Complément du 21 janvier 2015 :


Le fameux magazine Veja d'aujourd'hui (n°2409) comporte un dossier spécial de 18 pages intitulé "l'Europe contre le mal" (traduction libre). Dans ce dossier spécial de la revue brésilienne la plus lue du pays (environ 9 millions de lecteurs), j'ai découvert des statistiques absurdes, sans queue ni tête, comportant des sources impossible à vérifier. Ainsi, j'ai découvert, entre autres infos, que un musulman sur trois pense que les attentats suicides peuvent être justifiés, et que 16% d'entre eux appuient les terroristes de l'Etat Islamique. Le magazine indique comme source des informations françaises le gouvernement français uniquement, ce qui est bien ample. Cela m'a paru assez étrange dans la mesure où la loi française interdit les recensements de la population par religion ou par ethnie (sauf dérogation attribuée à des entreprises de statistiques privées, ce qui clairement écarte la possibilité que ce soit le gouvernement). Alors, comment cela est-il possible ? J'ai aussi appris dans ce même numéro spécial qu'en France, il existe plus de 600 régions, dans lesquelles beaucoup dominées par des musulmans, qui ne permettent pas l'entrée de fidèles d'autres confessions. Il y a même des plaques dans la rue alertant les visiteurs qu'il entrent dans une zone musulmane. L'article parle aussi de certains tribunaux allemands et anglais qui appliqueraient la charia, autrement dit la loi islamique (traduction libre). Franchement, comment peut-on croire que la journaliste qui a écrit cela avait un minimum de discernement et d'intérêt pour un sujet si sérieux ? Ce type de magazine veut-il et peut-il encore être crédible ? Moi-même, j'ai peut-être pu habiter en France sans jamais avoir eu connaissance de tout cela. Allez savoir... 
Et là, je me demande si je dois en pleurer ou en rire...

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Depois da tragédia no Charlie Hebdo, o que gostaria de contar para os meus amigos brasileiros

Gostaria de começar esse post demonstrando minha grande felicidade de ter visto quase 4 milhões de cidadãos descer nas ruas na França domingo 11 de janeiro de 2015, após o atentado no seminário do jornal satírico Charlie Hebdo e a tomada de reféns no supermercado kosher, que acabaram matando 17 pessoas: principalmente jornalistas porque desenhavam, clientes judeus porque tinham uma religião diferente, e policiais porque representavam a defesa do estado.

Os Franceses (população: 66 milhões) gostam de manifestar, todo mundo sabe. Mas desta vez, foi sem bandeiras de partido político, sem violências, pacificamente e em silêncio. Que país pode falar que já teve uma manifestação dessas, onde o povo levantou espontaneamente, foi encher as ruas, unicamente para uma questão de valores, na maior quietude, e com flores nas mãos? Foi a maior mobilização coletiva na história da França, apesar dos riscos de novo atentado. Posso falar que isso tudo me deixou arrepiada por horas, até chorei, a quase 10 000 quilômetros de lá. Posso falar também que nós, franceses que moramos no exterior, acompanhamos muito o que está acontecendo na França até hoje, com ou sem fuso horário. Obrigada internet.

Sou muito orgulhosa de um povo que sabe diferenciar religião e fanatismo religioso, que não quer estigmatizar religião nenhuma pelo princípio de laicidade, e que faz de tudo para não alimentar o debate da extrema-direita. O extremismo islâmico não representa a religião muçulmana, como a extrema-direita não representa a França. Porque a extrema-direita é o assunto. Pensei bem, pensei muito, e não acho que isso tudo seja um prato cheio para a extrema-direita fascista. Bem pelo contrário. A França é laica, ou seja a blasfêmia não existe. Então não proíbe zombar a religião, desde que não traga ódio, ao crime ou ao terrorismo. O Francês sabe que terroristas querem exacerbar a xenofobia, querem provocar repressão do Ocidente, e que estão pouco se fudendo para a liberdade de expressão. Por isso, as marchas não tiveram nada a ver com racismo ou radicalização das regras de imigração na Europa, mas sim com um povo que se opõe ao terrorismo, a censura da imprensa, ao medo das outras religiões. Foi simplesmente uma mobilização para a liberdade da imprensa e a liberdade de culto religioso. Nada mais que liberdade e tolerância.

Agora, quero falar para os meus amigos brasileiros do Charlie Hebdo e do seu estilo, porque ouvi muita viagem na maionese, muitos atalhos feitos fora do contexto, e pior: mentiras. Não somente nas redes sociais, mas também por alguns que pretendem ser jornalistas que, querendo ser sensacionalistas, acabam desinformando o povo. Então quero aqui reestabelecer umas verdades.

Charlie Hebdo é um jornal satírico, conhecido na França, mas sem que faça parte dos mais lidos (60 000 números vendidos em média cada mês). É orientado à esquerda, mas atirava em todos lados, esquerda como direita, Papa como Maomé, Dominique Strauss-Kahn como Valérie Trierweiler. Nada a ver com o sopro de anarquistas comunistas como algumas pessoas temem tanto aqui no Brasil.

O Charlie Hebdo, criado em 1969 logo após as revoltas de maio 68, faz parte da literatura francesa, até mais parisiense, revoltada, libertária, que não tem muitos equivalentes no mundo. Em certos idiomas, sátira nem tem tradução. O estilo satírico desse jornal deixa transparecer claramente nos artigos e nos desenhos a crítica, a ironia, e o sarcasmo. Até o mau-gosto para alguns, o absurdo, o ridículo e a provocação. Mas sempre com assuntos verdadeiros. Porque jornalismo satírico é isso também: criticar o que não é criticável, ser polêmico, insolente, politicamente incorreto. Não é partidário à partir do momento que não critica um lado só. O Charlie Hebdo criticava tudo e a todos, e não considerava humor incompatível com religião, entre outros assuntos.

Ler imprensa satírica é um jeito diferente de ver e entender as notícias, um complemento interessante à fontes seguras e mais neutras. Chama a capacidade de ler entre as linhas, segundos e terceiros sentidos, a possibilidade de rir de tudo. Por isso, humor e sátira são peculiares de entender, e nós na França estudamos isso desde a escola. Depois, tem quem gosta, e quem não gosta. Isso é do gosto de cada um.

O objetivo da sátira não é agressão nem humilhação como pode ser visto de fora. Pior, ver Charlie Hebdo como racista é um completo desconhecimento do espírito do jornal, dos cartunistas e dos fundadores. Lutavam pela liberdade de expressão desde a criação do jornal. Lutavam contra todos os radicalismos. Quem os conhecia e trabalhava com eles não param de dizer que tinham um coração grande. Pelo menos, maior do que os mataram, com certeza.

O Francês, na sua maioria pelo menos, sabe que não deve acreditar em tudo que se lê (ainda mais nas redes sociais). Se responsabiliza e busca confrontar informação, usando seu filtro de convicções. Por isso, a cultura literária que representa um jornal como Charlie Hebdo na França é bem alternativa, mas o Francês julga sua existência obrigatória, porque tem toda a credibilidade ligada à jornalistas confiáveis e assuntos sérios. 

Quem fez circular essa foto nas redes sociais (e o "jornal" brasileiro que seguiu o movimento sem buscar contra informação) deve saber que foi uma bela montagem vergonhosa. A Christiane Taubira, Ministra da Justiça, nunca foi retratada como um macaco do jeito que essa montagem pretende. Foi justamente o contrário: o Charlie Hebdo tinha defendido a Ministra, no final de 2013, quando ela tinha sido comparada com um macaco por outra revista (de extrema-direita) e uma candidata Frente Nacional, e tinha publicado uma charge satirizando essa comparação e denunciando o racismo. Realmente... sempre bom buscar e confrontar informação.

Também foram informações erradas os "artigos" que falaram de bairros em plena Paris onde quem não era muçulmano não podia entrar (essa, rachei de rir), que falaram que imagens dos líderes na marcha em Paris eram montagens, que publicaram as charges da nova edição do Charlie como sendo as únicas sem especificar que eram as mais provocantes e que tinha várias outras.

Também, repito o que já tinha falado no meu último post: falar "je suis Charlie" não quer dizer que concorda com o conteúdo do jornal. Isso é da opinião de cada um. Quer dizer que liberdade de expressão na França é maior do que tudo, e que não se deve tocar num cabelo de jornalista. A liberdade de expressão é um princípio absoluto na França e na Europa. Na França, esse princípio está bem mencionado na declaração dos direitos humanos de 1789 e na lei da liberdade da imprensa de 1881, textos fundamentais elaborados depois da revolução francesa (mas existem também denúncias possíveis dessa liberdade: insulto, difamação, racismo, homofobia, ódio, etc.). A dificuldade é quando essa liberdade é percebida diferentemente em outros países, o que é facilitado pela internet. Ao final, bom lembrar que jornalistas e artistas são sempre o primeiro alvo de ditadores, pela liberdade de expressão que representam. Uma liberdade que as vezes nem existe quando qualquer cidadão pode ser chicoteado ou enforcado em praça pública por ter criticado o poder instalado...

A França está passando por uma fase difícil. Não é só questão de atentados. Tem o contexto social e cultural do país em que isso tudo está envolvido. No final, não podemos esquecer que quem está pagando as consequências disso tudo hoje em dia são os muçulmanos eles mesmo, que querem praticar a religião deles quietos. A França claro fica também chocada quando acontecem eventos parecidos no exterior, quando organizações terroristas mexem com civis, até crianças. Não podemos esquecer que terroristas atacam em qualquer lugar do mundo, país rico ou pobre, até na terra deles, e quem é da mesma religião. Ninguém está preparado para lidar com terrorismo. Esses atentados em Paris não revelaram nada sobre islamofobia, anti-semitismo, religião muçulmana ou "exageros" de jornalistas. Revelaram a respeito de fanatismo religioso. Um fanatismo que não é somente islâmico. Um fanatismo que está crescendo no mundo e que fica doido para pisar em cima de valores que gerações inteiras pagaram com a vida. Isso, os cartunistas do Charlie tinham alertado.

Agora, o lado "positivo" disso tudo, é que o planeta inteiro sabe conjugar o verbo ser na primeira pessoa do singular.
Je suis Charlie.

Obrigada Rafael pela releitura do post em português.

Fontes:
http://www.plantaobrasil.com.br/news.asp?nID=85318
http://www.pragmatismopolitico.com.br/2015/01/imagem-dos-lideres-em-protesto-na-franca-foi-montada.html
http://www.pragmatismopolitico.com.br/2015/01/charges-da-nova-edicao-charlie-hebdo.html
https://www.youtube.com/watch?v=cVOJh9I768E

Complemento do dia 21 de janeiro de 2015:


A famosa revista Veja publicada hoje (n°2409) tem um especial de 18 páginas intitulada "a Europa contra o mal". Nesse especial da revista mais lida do país (uns 9 milhões de leitores), descobri estatísticas absurdas, sem cabimento, com fontes impossíveis de conferir. Assim, fiquei sabendo, entre outras "informações", que "um em cada três islâmicos franceses entende que os atentados suicidas podem ser justificáveis" e "mais surpreendente ainda é o apoio [dos islâmicos franceses] aos terroristas do Estado Islâmico: 16%". A revista indica como fonte dos dados franceses "governo da França" somente, o que é muito amplo. Estranhei bastante, pois a lei francesa proíbe o recenseamento público da população por religião ou etnia (exceto derrogação dada para empresas de estatísticas privadas, o que claramente não pode ser o governo). Então, como isso pode ser? Fiquei sabendo também nesse mesmo especial que "na França, mais de 600 regiões, das quais muitas dominadas por muçulmanos, não permitem a entrada de não fiéis. Até placas alertando os visitantes de que eles estão entrando em uma zona islamista adornam as ruas". O artigo fala também de certos tribunais alemães e britânicos que  aplicariam a sharia, ou seja, a lei islâmica. Putz, será que a jornalista que escreveu isso tinha um mínimo de discernimento e de interesse por um assunto tão sério? Será que esse tipo de revista ainda quer e pode ter credibilidade? Talvez eu vivi na França sem saber disso tudo. Vai saber... 
Aí, me pergunto: devo chorar ou rachar de rir??? 


samedi 10 janvier 2015

Je suis Charlie, je suis Française et je suis fière des libertés que nous avons dans mon pays



Voilà. C'est arrivé. La France a été victime d'un attentat, en plein Paris. En vérité, chaque Français était déjà plus ou moins préparé à ce que cela arrive un de ces jours. Mais de là à ce que ça arrive dans un journal, contre des caricaturistes...

Le journal Charlie Hebdo est en France connu de tous, il n'a pas de limites, et il est fameux pour son style satirique, ses critiques mordantes, voire même choquantes. Pour être plus claire, Charlie Hebdo critiquait et se moquait de tout et de tout le monde : les religions, la politique, les hommes politiques et leurs amantes, les impôts, le féminisme, l'Europe, le foot, Miss France, et jusqu'aux Français eux-mêmes. Le journalisme satirique et le sarcasme sont particuliers à comprendre, et ce n'est pas tous les Français qui l'apprécient. Ce journal a été à maintes reprises victime d'actes de violence pour avoir reproduit en 2006 les caricatures de Mahomet (au début, d'un journal danois). Mais cette fois, des journalistes français, entre autres, ont été tués par balle sauvagement, au beau milieu d'une réunion de travail, par des fanatiques qui se revendiquaient d’Allah.

Ce qui est arrivé est une tragédie. Personne ne peut justifier de cette barbarie et d'un acte terroriste, encore moins au nom d'un Dieu. Tout comme nous ne pouvons pas oublier que des fanatiques tuent au nom de Dieu chaque jour dans le monde, quel que soit le nom de ce Dieu. La folie n'a pas de religion.  

Personne ne mérite d'être tué parce qu'il a fait un dessin. Aucune fille ne mérite d'être violée parce sa jupe était trop courte. Aucun Noir ne mérite de recevoir une balle par un policier parce qu'il était trop noir.

Aucune caricature ne justifie pas un attentat. C'est un excès de mine HB face à un excès d'arme. La vie face à la mort. C'est une question de libertés : liberté de la presse, liberté d'expression, liberté de culte dans un pays laïque. Certains de nos philosophes doivent se retourner dans leur tombe.

Ces fondamentalistes ont voulu salir la liberté de la presse. Mais en vérité, ils s'en tapent pas mal. La liberté d'expression de nos journalistes est attaquée. Les journalistes sont nos yeux et nos oreilles quand il est question de savoir ce qui se passe sur notre propre territoire ou dans le monde. Ils sont très souvent nos enquêteurs. Charlie Hebdo n'a manqué de respect à aucune religion, aucune culture. Elle a manqué de respect, cela oui, à la maladie qu'est le fanatisme, et cela n'a rien à voir avec la religion.

Dans mon pays, la France, le journalisme et les journalistes sont respectés et valorisés. On ne doit pas y toucher. Encore moins quand, comme dans le cas de Charlie Hebdo, il est question d'un journal indépendant, laïque, qui n'est pas financé par les publicités, mais seulement par la vente des éditions. Le monde entier doit savoir qu'ici, on ne joue pas avec la liberté d'expression et la liberté de la presse (même si on est pas d'accord avec les contenus publiés). Nous, en France, sommes très attachés aux libertés en général, et le journaliste est le symbole de ce concept. Dans le monde, il y a des journalistes et des citoyens qui rêvent d'avoir cette liberté, qui meurent pour l'obtenir ou la maintenir.

Dire "je suis Charlie" ne signifie pas toujours que je suis d'accord avec les caricatures. Ça, c'est l'opinion de chacun. Dire que "je suis Charlie", c'est crier que je veux vivre dans une société où les journalistes ne sont pas menacés, censurés, emprisonnés, ou pire exécutés.

Demain, dimanche 11 janvier 2015, si j'étais en France, je descendrais sans doute dans la rue pour manifester mon appui aux victimes et à la liberté de la presse. Aujourd'hui, j'aimerais beaucoup me trouver dans mon pays. J'aimerais que ces marches pacifiques, organisées et officielles de demain dimanche, dépassent celles d'aujourd'hui samedi (qui ont été spontanées, avec 700 000 personnes sur toute la France). Cela en dépit du risque d'un nouvel attentat et des nouvelles menaces d'Al Qaïda au Yémen. La récupération politique qui pourrait en être faite m'importe peu. Dans la rue, c'est le peuple qui parle.

La France saura garder la tête haute face aux menaces qui pèsent sur sa démocratie et la violence contre ses valeurs sur son propre territoire. Je suis Française et je suis fière des idées de liberté que véhicule mon pays. Je suis fière des Français qui savent distinguer la religion du fanatisme religieux, valoriser une société laïque et des valeurs républicaines.

NON, la France n'a pas peur. JE fais partie de cette France qui n'a pas peur. C'est aussi simple que ça.


NB : je m'excuse pour les erreurs de portugais dans ce texte, car j'ai souhaité publier ce post rapidement, et je n'ai demandé de relecture à personne.


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Eu sou Charlie, sou Francesa e sou orgulhosa das liberdades que temos no meu país

Estamos là. A merda aconteceu. A França foi vítima de um atentado, em pleno Paris. Pra dizer a verdade, cada Francês estava mais ou menos esperando que acontecesse um dia desses. Mas isso acontecer num jornal, contra cartunistas...

O jornal Charlie Hebdo é na França conhecido de todos, não tem limite, famoso por seu estilo satírico, suas críticas mordazes, até chocantes. Para ser mais clara, o Charlie Hebdo criticava e zombava de tudo e de todo mundo: as religiões, a política, os políticos e seus casos, os impostos, o feminismo, a Europa, o futebol, Miss France, até os Franceses eles mesmo. O jornalismo satírico e o sarcasmo são bem peculiares de entender, e não é todo Francês que gosta. Este jornal foi várias vezes vítima de atos de violência por ter reproduzido em 2006 as caricaturas do profeta Maomé (no princípio, de um jornal dinamarquês). Mas desta vez, jornalistas franceses, entre outros, foram baleados de maneira bem selvagem no meio de uma reunião de trabalho, por fanáticos que se reivindicavam de Allah.

O que aconteceu é uma tragédia. Ninguém pode legitimar barbárie e ato terrorista, ainda menos em nome de um Deus. Como não podemos esquecer que fanáticos matam em nome de Deus todos os dias no mundo, seja qual for o nome desse Deus. Loucura não tem religião.

Ninguém merece ser morto porque desenhou. Nenhuma menina merece ser estuprada porque estava com saia curta demais. Nenhum preto merece levar um tiro de um policial porque é preto demais.

Nenhuma caricatura justifica atentado. É excesso de lápis frente à excesso de arma. Vida frente à morte. É questão de liberdade: liberdade da imprensa, liberdade de expressão, liberdade de culto num país laico. Uns filósofos nossos devem estar se debatendo na tumba deles.

Esses fundamentalistas quiseram sacanear a liberdade da imprensa. Mas para dizer a verdade, estão pouco se lixando pra ela. A liberdade de expressão de nossos jornalistas está sob ataque. Jornalistas são nossos olhos e nosso ouvidos quanto ao que está se passando no nosso próprio território e no mundo. São muitas vezes nossos investigadores. O Charlie Hebdo não desrespeitou nenhuma religião, nenhuma cultura. Desrespeitou, sim, a doença do fanatismo, e isso não é religião.

No meu país, a França, jornalismo e jornalistas são respeitados e valorizados. Não se deve mexer com eles. Ainda menos quando, como no caso do Charlie Hebdo, se trata de um jornal independente, laico, que não se financia com anúncios comerciais, mas somente com as vendas das edições. O mundo inteiro deve saber que aqui não se brinca com liberdade de expressão e liberdade da imprensa (mesmo se não concordar com o conteúdo divulgado). Nós, na França, somos muitos ligados com liberdade em geral, e jornalista é o símbolo desse conceito. No mundo, há jornalistas e cidadãos em geral que sonham em ter essa liberdade, que morem para obtê-la ou mantê-la.

Falar "je suis Charlie" não significa sempre que concordo com os desenhos. Isso é opinião de cada um. Falar "je suis Charlie" é gritar que quero viver numa sociedade onde os jornalistas não são ameaçados, censurados, presos, ou pior executados.

Amanhã, domingo 11 de janeiro de 2015, se estivesse na França, eu desceria sem dúvida na rua para manifestar meu apoio as vítimas e à liberdade da imprensa. Hoje, sinto muito a falta de estar na minha terra. Gostaria que essas marchas pacíficas, organizadas e oficiais de amanhã domingo, ultrapassem as de hoje sábado (que foram espontâneas, com 700 000 pessoas em toda a França). Isso apesar do risco de novo atentado e das novas ameaças de Al Qaeda no Iêmen. Não quero saber da recuperação política que será feita! Nas ruas, é o povo que fala.

A França saberá manter a cabeça erguida frente as ameaças da democracia e a violência contra seus valores no seu próprio território. Eu sou Francesa e sou orgulhosa das ideias de liberdade que veicula meu país. Sou orgulhosa dos Franceses que sabem distinguir religião do fanatismo religioso, valorizar uma sociedade laica e valores republicanos.

NÃO, a França não tem medo. EU faço parte dessa França que não tem medo. Simples assim.

NB: peço desculpas pelos erros de português no texto, pois quis publicar este post rápido, então não pedi correção pra ninguém.